De retour d'Illusiopolis, la Shin-Ra m'avait de nouveau confiĂ© une mission. Je n'Ă©tais pas fiĂšre de ma mission prĂ©cĂ©dente je m'Ă©tais trop laissĂ©e guider par mes Ă©motions. J'ai commis des erreurs, je pense. La mission n'Ă©tait pas un Ă©chec, mais j'ai le sentiment que j'aurai pu faire mieux... Peut-ĂȘtre ? Je ne sais pas. A peine le temps de me remettre de la fusillade au Vaisseau-MĂšre que je retrouve Francis. Francis. Francis, quoi. Vous auriez vu son sourire quand je me suis approchĂ©e de son vaisseau pour dĂ©coller, on aurait dit un enfant. Un enfant avec un bout de cigare dans la bouche, mais un enfant quand mĂȘme. Enfin, vous me comprenez. Le temps que Francis finisse de prĂ©parer le vaisseau, je m'assois Ă l'intĂ©rieur et ... Je m'endors. Pour un petit moment. " Starships were meant to flyyyyyy ! Hands up, and touch the skyyyyyy !" vibrait dans la cabine, me sortant de ma torpeur alors qu'on avait dĂ©jĂ dĂ©collĂ© depuis un moment, manifestement."Francis, coupez votre musique de sauvage, je vous Oh, elle est pas mal celle-lĂ pourtant !" dit-il, un peu grognon. Il me regarde un instant, en voyant mon regard, il a dĂ» se dire que c'Ă©tait plus sage d'Ă©teindre. Francis me prĂ©cise que nous serons bientĂŽt arrivĂ©s Ă destination. Une demie heure tout au plus. Satisfaite, je me remĂ©more ma mission rapidement je dois mettre fin Ă une mutinerie dans une mine de gemmes dans une zone dĂ©nommĂ©e " ForĂȘt de Sherwood". Je me demande pourquoi le directeur n'a pas tout simplement envoyĂ© des agents combattants de la Shin-Ra pour Ă©liminer les responsables de la mutinerie j'imagine que le climat de conflits actuels dans le monde entre les rebelles et les forces gouvernementales locales a dĂ» peser dans la dĂ©cision. Me voici nĂ©gociatrice pour la Shin-Ra dans un monde en conflits. Quelle nouvelle rĂ©jouissante ! La direction m'avait prĂ©venu de la nature des habitants de ce monde et de la gĂ©ographie locale je m'Ă©tais habillĂ©e en consĂ©quence. Pas de bottes en cuir Ă talons hauts cette fois-ci, des bottes standards, une tenue en cuir adaptĂ©e au voyage dans les bois. Cependant, je me rĂ©servais une petite touche de fĂ©minitĂ© avec quelques accessoires, comme mes boucles d'oreille. En toc, oui. Je ne vais pas prendre le risque d'amener des objets trop prĂ©cieux dans une rĂ©gion habitĂ©e par un "Roi des Voleurs", ce serait insensĂ© de ma part. C'Ă©tait la premiĂšre fois que je venais Ă la ForĂȘt de Sherwood. Cette idĂ©e d'atterrir dans un lieu inconnu et en guerre me faisait plus peur que de devoir nĂ©gocier avec des ouvriers mutins, Ă©trangement. J'allais devoir user de ruses pour bafouer les esprits des mineurs et les convaincre de retourner au travail dans les plus brefs dĂ©lais. Plus vite le problĂšme Ă©tait rĂ©glĂ©, plus vite la Shin-Ra me confierait des missions croustillantes ! Le plan de route initial nous emmenait Ă Nottingham, la ville de ce monde. C'Ă©tait une procĂ©dure standard, mais plus on s'approche du point d'arrivĂ©e, plus mon instinct me dit que ce n'est pas une si bonne idĂ©e. Ce monde a des rebelles sur les bras dans la forĂȘt. De ce que j'ai pu entendre au Vaisseau-MĂšre, les autoritĂ©s sont trĂšs tendues au niveau des va-et-vient entre la ville et la zone forestiĂšre, notamment Ă cause desdits rebelles. Si j'atterris en ville, il y a beaucoup de chances que des gardes me suivent - ou d'autres gĂȘneurs- et compromettent ma mission dans la forĂȘt. De mĂȘme, je ne peux pas atterrir trop profondĂ©ment dans la forĂȘt en premier lieu, car je n'ai pas la connaissance du terrain et ensuite, car je n'ai pas envie de tomber nez-Ă -nez avec des rebelles armĂ©s. " Francis. Changez l'itinĂ©raire. Utilisez la localisation de la mine pour nous trouver une clairiĂšre oĂč atterrir."Francis acquiesce et dĂ©tourne lĂ©gĂšrement sa trajectoire. Nous survolons la forĂȘt Ă prĂ©sent, et je n'ai toujours qu'une vague idĂ©e de comment rĂ©duire cette mutinerie Ă nĂ©ant. Je ne sais pas pourquoi, mais en pensant Ă ces mineurs, je pense Ă des fourmis qui se seraient rebellĂ©es contre la Reine. La Reine Ă©tant la Shin-Ra dans cette mĂ©taphore. La clĂ© du problĂšme n'est peut-ĂȘtre pas la Reine ici. Il va falloir que j'aille voir ces mutins et leurs responsables pour comprendre l'origine de la rĂ©volte et en fonction de cela, je verrai comment les ramener dans mon giron. Enfin, le giron de la Shin-Ra, vous m'avez compris. Nous sommes entrĂ©s dans le monde. Nous survolons actuellement une forĂȘt. J'imagine que c'est la fameuse ForĂȘt de Sherwood, on m'avait prĂ©venu qu'elle Ă©tait de taille impressionnante, mais lĂ c'est Ă dĂ©fier l'entendement, un peu comme le ventre de Francis. Les arbres ont le feuillage Ă©pais et leurs longues branches semblent vouloir s'Ă©tirer Ă l'infini vers le ciel dans une sorte de compĂ©tition vĂ©gĂ©tale hors normes. On peut deviner au loin quelques formes de pierre. J'imagine que cela doit ĂȘtre la ville. Francis vole prĂšs des arbres pour Ă©viter que nous nous fassions repĂ©rer. Judicieux de sa part. Moins de tĂ©moins, c'est toujours bien. Nous nous mettons Ă tourner autour d'un point. " Francis, vous ĂȘtes perdu ?- Non, non... C'est le soleil qui affole mes systĂšmes de pilotage..." me rĂ©pondit-il, lĂ©gĂšrement hĂ©sitant. AprĂšs quelques minutes, il repart vers le nord. Je m'accoude Ă mon siĂšge, je me tiens correctement pour ne pas le froisser. Quand je pense que la direction m'a fait croire que c'Ă©tait un "pilote expĂ©rimentĂ© avec de nombreuses annĂ©es d'expĂ©rience". ProblĂšmes d'orientation mis Ă part, il semblait ĂȘtre plutĂŽt Ă l'aise, c'est vrai. Puis, nous ne nous Ă©tions pas encore Ă©crasĂ©s sur le sol, ce qui en soi, est plutĂŽt bon signe. On oublie trop souvent ces petits dĂ©tails qui ont leur importance dans la vie. AprĂšs quelques minutes supplĂ©mentaires, Francis trouve une petite clairiĂšre oĂč nous pouvons nous poser. Nous atterrissons calmement, dissimulĂ©s par l'Ă©paisse forĂȘt. La clairiĂšre est ensoleillĂ©e, un vrai petit endroit verdoyant rempli de vies sauvages vĂ©gĂ©tales. La luminositĂ© autour du vaisseau tranche avec celle par-delĂ les premiers arbres situĂ©s Ă quelques mĂštres. Les nombreuses feuilles obstruent la lumiĂšre du jour, crĂ©ant un environnement plongĂ© dans une certaine pĂ©nombre. La forĂȘt doit ĂȘtre effrayante la nuit. Pas Ă©tonnant que les rebelles se cachent ici, ainsi que ce fameux "Roi des Voleurs". Francis m'accompagne quelques instants dehors. " Vous ĂȘtes sĂ»re de votre coup cette fois-ci ? La ville est pas trĂšs loin sinon. - J'ai survĂ©cu Ă Illusiopolis Francis. Je ne pense pas que deux arbres et quelques fougĂšres sauvages vont avoir raison de moi en quelques heures. - C'est vous qui voyez." finit-il par dire. La clairiĂšre est constituĂ©e d'herbes hautes, arrivant Ă la hauteur de mes genoux. Quelques souches d'arbres gisent lĂ , et d'aprĂšs la mousse qu'il y a dessus, elles sont lĂ depuis un moment. Nous sommes exposĂ©s ici, c'est indubitable. Cependant, pour poser le vaisseau, nous n'avons pas tellement d'autres choix. AprĂšs quelques brĂšves observations, je retourne au vaisseau avec Francis. Il sort une carte de la rĂ©gion. Il me dessine quelques directions. " Alors ma petite dame, c'est pas compliquĂ©... N'importe quelle femme peut y arriver ! HĂ© HĂ© ! Alors, oui... Donc... La mine est lĂ , Ă l'Est d'ici. A vu de nez, je dirai qu'il y a deux kilomĂštres Ă parcourir. Avec la forĂȘt et tout ça, je pense qu'il vous faudra une heure pour y aller. Mine de rien, la forĂȘt est plein de chemins bizarres et les lignes droites, ça n'existe pas ici. Donc venez pas me crier dessus aprĂšs si vous avez deux heures au lieu d'une, c'est pas ma faute. - C'est notĂ©, Francis. Des remarques sur les habitants du monde ? - Je ne me suis jamais habituĂ© Ă ces animaux qui parlent et agissent comme nous. MĂ©fiez-vous des De quoi ? - Oubliez. Un souvenir difficile. Vous ne comprendriez pas." dit-il, les yeux baissĂ©s. Ne souhaitant pas rester Ă parler des souvenirs "douloureux" de Francis et de ses annĂ©es avant la Shin-Ra, je lui notifie mon dĂ©part et je lui prĂ©cise que si dans trois jours, je ne suis pas de retour... Qu'il appelle des renforts et qu'ils viennent me rĂ©cupĂ©rer. Pas trĂšs rassurĂ©, il me regarde partir avant de remonter dans son vaisseau et de fermer toutes les portes. Craignant certainement une attaque. Je m'avance dans les bois, j'ai ramassĂ© un bĂąton pour m'appuyer et marcher. J'avance avec prudence, j'essaye d'effacer un peu les traces de mon passage par sĂ©curitĂ©. Je m'attends Ă croiser n'importe qui ou n'importe quoi ici. De toute façon, je ne suis, en apparence, pas armĂ©e. Sauf si les rebelles ou les gardes locaux ont des outils permettant de voir Ă travers les vĂȘtements, et Ă©trangement, je ne le souhaite pas vraiment au vu des circonstances. Je suis un sentier tortueux, j'essaye de me repĂ©rer par rapport Ă la carte de Francis. Je crois que je suis la bonne route. AprĂšs une heure de marche, je ne suis toujours pas arrivĂ©e. Je continue d'avancer en essayant de nettoyer mes traces. C'est alors que je remarque une trace de pas sur le sol. Je me penche sur cette trace pour l'inspecter. Hum. Cela a l'air d'ĂȘtre une botte humaine. Il y a donc des gens dans les parages, peut-ĂȘtre des rebelles ? Peut-ĂȘtre des gardes ? Je suis peut-ĂȘtre dĂ©jĂ suivie ou alors... Je me redresse lentement. Ils m'observent peut-ĂȘtre dĂ©jĂ Ă l'heure qu'il est. Qu'est-ce que je fais ? Si je cours, je risque d'ameuter trop de gens, si je ne bouge pas, ils vont peut-ĂȘtre m'attraper. Je me remets Ă marcher, en tentant de paraĂźtre la plus naturelle possible. Je m'arrĂȘte mĂȘme pour sentir la dĂ©licieuse odeur de petites fleurs sauvages bleutĂ©es. La senteur me rappelle le marchĂ© aux fleurs de ma ville natale, Chengdu. J'aurai pu y aller si je n'Ă©tais pas en mission ici, tiens. J'en aurai profitĂ© pour voir mes parents et leur dire que tout va bien. Je reprends rapidement mes esprits, c'est vrai que je suis suivie. Je commence Ă accĂ©lĂ©rer un peu la marche. Je finis presqu'en marche rapide au niveau des fougĂšres, traçant mon chemin comme une furie. Je ne vais pas courir quand mĂȘme, c'est si vulgaire et enfantin ! Je continue mon petit numĂ©ro pendant un moment, et au bord de l'essoufflement, je trĂ©buche sur une racine et je m'effondre sur le sol comme une vieille patate en rĂąlant. C'est mal entretenu ces chemins ! Vivement que le gouvernement collecte les taxes pour faire des routes dĂ©centes. C'est in-accep-table cette situation. Je me redresse en m'appuyant sur un vieux chĂȘne... Mais un dĂ©tail me perturbe... Cet arbre-lĂ ... Je suis dĂ©jĂ passĂ©e devant tout Ă l'heure. AprĂšs un examen des environs, je me rends compte que j'ai tournĂ© en rond et que j'ai Ă©tĂ© suivie par... Moi-mĂȘme. Song Huayan, tes compĂ©tences en survie devront ĂȘtre amĂ©liorĂ©es. AprĂšs que j'ai jurĂ© de ne rien dire de cette histoire Ă Francis, je reprends une autre direction que j'espĂšre ĂȘtre celle de la mine. AprĂšs une bonne demi-heure de marche, je finis par effectivement arrivĂ©e Ă la lisiĂšre d'une clairiĂšre qui semble servir d'accĂšs principal Ă la mine. Il y a des chariots avec des minerais, quelques tentes et feux de camp, des vigiles et du matĂ©riel de mineurs. Cela me semble ĂȘtre une bonne piste. Je remarque immĂ©diatement la forme Ă©trange des habitants de ce monde ils ressemblent en tout point Ă des humains dans leurs attitudes, sauf qu'ils sont des animaux. Mais comment font-ils pour se nourrir par consĂ©quent ? Ils se mangent entre eux ? C'est Ă©trange tout ça. Je demanderai Ă Francis Ă l'occasion, peut-ĂȘtre qu'il n'est pas si inutile que cela aprĂšs tout. Mon effet de surprise ne durera pas longtemps. Autant commencer les nĂ©gociations au plus tĂŽt. Je sors de derriĂšre mes fougĂšres et je m'avance vers l'un des vigiles. Il ressemble Ă un panda, mais avec des couleurs diffĂ©rentes. Et il n'a pas de tĂąches blanches. Peut-ĂȘtre un cousin Ă©loignĂ©, ou alors c'est le soleil qui lui a fait perdre sa couleur blanche, qui sait ? Il me pointe une lance devant le nez en me demandant qui je suis. C'est une question lĂ©gitime, vu les circonstances. J'essaye de rester calme face Ă cet immense individu, je reprends mon souffle et je me mets Ă table " Je m'appelle Madame Song. HonnĂȘte commerçante de par-delĂ les mondes. Je viens des Terres du Dragon et j'ai entendu parler de votre situation actuelle. Je suis venue parler affaires avec votre Comment vous nous avez trouvĂ© ? - L'une des personnes Ă qui vous vendez vos gemmes m'a parlĂ© de vous bien sĂ»r et elle m'a donnĂ© vos coordonnĂ©es gĂ©ographiques, tout simplement." rĂ©pondis-je, tĂąchant de croire un minimum Ă ce que je racontai Ă ce vigile. Il avait l'air suspicieux. Tout le monde le serait dans sa situation. Il abaisse sa lance, il me jauge du regard. Il doit se dire qu'au vu de mon gabarit, je ne dois pas ĂȘtre un souci trĂšs compliquĂ© Ă Ă©liminer si je me rĂ©vĂšle dangereuse. Il fronce les sourcils. D'autres vigiles nous ont vu discutĂ©. Il appelle l'un de ses collĂšgues, un canard en armure "Qu'est-ce qui se passe Jaime avec la dame ? Elle n'a rien Ă faire ici, elle dĂ©gage, c'est tout. - Je sais Tony, mais elle dit ĂȘtre une commerçante et qu'elle veut parler affaires avec le Aaaaaaah, il fallait que tu me le dises plus tĂŽt, gros badaud que tu es ! Venez avec moi Madame !" dit le canard en me regardant. Je vous avoue que sur le moment, j'imaginai plus la taille du plat de canard pĂ©kinois qu'on pourrait faire avec ce Tony. Je dois me recentrer sur la mission, la mission. On entre dans une grande tente adossĂ©e Ă l'entrĂ©e principale de la mine. Les mineurs et les vigiles me regardent tous plus ou moins discrĂštement. Ce n'est pas forcĂ©ment un regard agressif, mais ils doivent bien se demander ce que fait une personne comme moi ici. Dans la grande tente, je vois un gros cochon attablĂ© en plein repas. Devant lui, une quantitĂ© assez impressionnante de tartines avec du beurre, des confitures de fraises et de mĂ»res. Il a une large serviette avec des petits carrĂ©s blancs et rouges accrochĂ©e Ă son col. Il semble ĂȘtre dans une combinaison de mineur, d'ailleurs il a un casque avec une petite lampe dessus. En me voyant entrer, il pose la grosse tartine beurrĂ©e qu'il avait dans la main "C'est qui ça Tony ? Cela ne te dĂ©range pas de me perturber pendant mon repas ?!- Je comprends monsieur le ContremaĂźtre Ribbs... Mais je me suis dit que je pouvais vous interrompre pendant votre goĂ»ter pour vous prĂ©senter une invitĂ© commerçante venant d'un autre monde... - Interrompre mon goĂ»ter ? Pauvre fou ! Tu as interrompu mon troisiĂšme goĂ»ter !- J'entends bien monsieur le ContremaĂźtre Ribbs mais... - Oui ça ira ! J'ai compris ! C'est encore une conspiration contre mon rĂ©gime ! Vous ne voulez vraiment pas que je maigrisse, c'est ça ? Retournez Ă votre poste Tony avant que je vous licencie pour incompĂ©tence et complot insurrectionnel !" beugla le contremaĂźtre en direction du canard, qui dĂ©cida de quitter la tente, non sans marmonner quelques mots Ă l'encontre de son chef. Le cochon me regarde un moment. Il s'essuie les mains, dĂ©goutantes de beurre et de confitures, il a l'air mĂ©fiant. Il a les sourcils froncĂ©s, il bouge sa langue de gauche Ă droite pour nettoyer ses dents des morceaux de nourriture bloquĂ©s et finalement pose sa serviette sur la table de bois disposĂ©e devant lui. Nous restons un moment Ă nous regarder. J'attends le moindre signal de sa part pour m'annoncer. Il s'agite un peu, s'appuyant d'un cĂŽtĂ© de sa chaise, puis de l'autre, cherchant une position plus confortable. Je ne soutiens pas son regard, mais je reste souriante. J'en profite pour sortir mon Ă©ventail de ma tenue pour m'Ă©venter et montrer que je suis bien Ă©trangĂšre aux environs. Il dĂ©cide finalement Ă me faire un signe pour que je puisse m'asseoir sur une chaise disposĂ©e Ă sa droite. Je le remercie d'un signe de tĂȘte et je m'installe. Ma petite vadrouille dans la forĂȘt m'aura usĂ© les jambes et une chaise, mĂȘme aussi inconfortable que celle-ci, ne sera pas de refus. " Vous voulez quoi ? - Je suis une commerçante. Je suis ici pour faire des affaires avec vous. - Vous ĂȘtes envoyĂ©e par la Shin-Ra ?" me demande t-il. Question piĂšge si je dis oui, je me ferme la nĂ©gociation, si je dis non je vais devoir ruser. Pas le choix, le non s'impose ici. Je vais devoir ĂȘtre sournoise sur cette affaire. " Non, je suis une Vous me rassurez Ă vrai dire. - Ah ? Pourquoi ? - J'ai peur que la Shin-Ra nous envoie de gros moyens pour nous faire rentrer dans les rangs, mais bon, le passĂ© c'est le passĂ© ! C'est quoi votre proposition ?" dit-il d'un ton plutĂŽt enjouĂ©, tranchant avec ses prĂ©cĂ©dentes intonations plutĂŽt agressives. MalgrĂ© cet engouement apparent, je sens bien qu'il a l'air inquiet. En tant que contremaĂźtre, il doit certainement savoir mieux que tout le monde ce qu'il risque Ă se rebeller officiellement contre notre compagnie. MĂȘme si je suis ici pour accomplir la volontĂ© de la direction, j'accorde Ă Ribbs un certain courage. MĂȘme si dans son cas, c'Ă©tait risquĂ©. TrĂšs risquĂ©. Il a eu de la chance que la situation locale soit dĂ©jĂ explosive pour Ă©viter l'envoi de troupes au sol qui elles n'auraient pas attendues d'ĂȘtre reçues Ă table. Je lui dispense un large sourire, pour tenter de le rassurer un peu plus. J'effectue quelques mouvements d'Ă©ventail, puis je dĂ©cide de rĂ©pondre Ă son interrogation " J'ai appris que vous aviez quittĂ© le giron de la Shin-Ra. Avant de m'Ă©tendre sur ma proposition, je souhaiterai savoir ce qui s'est passĂ© entre vous et la compagnie ?" dis-je d'un ton posĂ©, calme. Peut-ĂȘtre un peu trop froid. Je vois que le cochon respire un grand coup. Il pose ses mains sur la table, il baisse un peu les yeux. Il semble rĂ©flĂ©chir, il penche un peu la tĂȘte sur le cĂŽtĂ©. Je suppose qu'il pĂšse le pour et le contre. Il finit par lever les yeux vers moi " Les salaires de base Ă©taient trop bas. On travaillait Ă extraire des gemmes, pour au final se retrouver avec Ă peine de quoi vivre. Avec le conflit actuel dans la rĂ©gion, entre les rebelles et Nottingham, la nourriture s'est rarĂ©fiĂ©e et les prix ont augmentĂ© pour tout. J'avais sept enfants, j'admets que ça me coĂ»te chĂšre. Mais mĂȘme les cĂ©libataires avaient Ă peine de quoi vivre... - Vous "aviez" sept enfants ?" demandai-je. Le cochon baissa les yeux et son groin semblait s'humidifier Ă vu de nez. Cette simple affaire semblait cacher des choses beaucoup plus sombres que ce que je pouvais imaginer. " J'ai deux enfants qui sont morts de faim... Avec la mutinerie, on pensait pouvoir rĂ©cupĂ©rer suffisamment d'argent sur la vente pour pouvoir sortir nos familles de la misĂšre. MĂȘme si on a rĂ©ussi Ă effectivement pouvoir gagner plus, la situation a tellement empirĂ© avec Nottingham et les rebelles que la nourriture reste manquante. C'est dur, mais on a pas le choix. Le temps qu'un camp ou l'autre gagne, nous les civils, nous devons attendre et souffrir en silence. On a voulu briser ce cycle en se rĂ©voltant mais au final ça nous a attirĂ© des problĂšmes et on nâarrive toujours pas Ă joindre les deux Mais alors, pourquoi toutes ces tartines sur la table si vous manquez de nourriture ? - J'ai... Faim. Je sais que je ne devrais pas mais dĂšs qu'on reçoit un peu de nourriture je me goinfre. Et encore, je vous assure que j'essaye de me maĂźtriser en faisant un rĂ©gime. J'ai perdu dix kilogrammes en un mois, c'est vous dire. - Ah... Oui. Je suis dĂ©solĂ© pour vos enfants. Je ne pensai pas que la situation locale Ă©tait si dramatique."dis-je, en marquant une pause. Ces gens semblaient souffrir de la guerre, c'est indĂ©niable. Mon problĂšme, c'est que je ne suis pas venue ici aider ces gens, je suis venue pour rĂ©tablir l'autoritĂ© de la Shin-Ra. Je ne peux pas me permettre d'user la maniĂšre forte, dĂ©jĂ car je n'ai pas d'armes et ensuite car au vu du contexte, ce serait contre-productif un groupe important de mineurs qui a faim et qui est en colĂšre, c'est jamais quelque chose de joyeux, pour personne. La direction de la Shin-Ra veut cette mine, mais les mineurs ne veulent pas de la compagnie. Cependant, ils ont l'air suffisamment dĂ©sespĂ©rĂ©s pour lancer des nĂ©gociations commerciales avec une femme Ă©trangĂšre trouvĂ©e dans les bois autour de la mine en tenue de voyageuse. Donc, lĂ oĂč il y a du dĂ©sespoir, il y a une fenĂȘtre. Le seul moyen de reprendre le contrĂŽle de la situation, c'est d'aider ces mineurs Ă s'en sortir et pouvoir nourrir leurs familles. La situation est si critique qu'ils se sont rebellĂ©s contre la Shin-Ra, mais ils sont raisonnĂ©s ils ne l'ont pas fait par unique appĂąt du gain, ils l'ont fait pour survivre. Il y a une offre la Shin-Ra propose de rĂ©cupĂ©rer la mine et les mineurs souhaitent pouvoir survivre. Une offre, une demande. Il va falloir satisfaire les deux parties, tout en dissimulant l'implication directe de la Shin-ra dans la nĂ©gociation. Cela va ĂȘtre compliquĂ©. " HĂ© bien, ContremaĂźtre Ribbs. MalgrĂ© les tragĂ©dies qui s'abattent sur vous et vos compagnons, je peux peut-ĂȘtre vous aider en vous proposant une refonte de votre modĂšle de dĂ©veloppement. Cependant, avant de vous dĂ©tailler ma proposition point par point, je souhaiterai que vous me fassiez visiter vos installations... Je souhaiterai voir les gemmes de mes propres yeux avant de vous offrir quoique ce soit. - Il n'y aucun souci. Je vais faire le tour avec vous." dit-il, en s'essuyant le groin avec sa serviette. Nous nous levons ensemble, et nous quittons la tente. Il remet sa tenue correctement, prend une lanterne et m'ouvre la voie. Nous entrons dans la mine. Maintenant que j'ai saisis le principal souci des mineurs, qui est la nourriture, je me rends compte que la plupart des gens sont affaiblis physiquement. Certains ont la peau sur les os, d'autres ont des traces de pertes de poids assez marquĂ©es, beaucoup sont fatiguĂ©s. Le ContremaĂźtre me montre quelques gisements de gemmes. Mes yeux se mettent quelque peu Ă briller. Ces gemmes doivent se revendre Ă un prix exorbitant sur le marchĂ©. Non, je ne prendrai rien. Rassurez-vous. Je sais me tenir quand il faut. N'Ă©tant pas trĂšs Ă l'aise dans les profondeurs de la terre, je lui demande de me faire remonter. Nous retournons Ă la surface, il me montre la chaĂźne de "conditionnement" c'est la partie oĂč les mineurs trient les gemmes des dĂ©chets et qu'ils mettent les heureuses Ă©lues dans des caisses Ă destination du centre de la Shin-Ra. Ils sont assez bien organisĂ©s et en plus les ouvriers ont l'air de pouvoir porter des charges plus lourdes que des humains, du moins pour ceux qui me dĂ©passent en taille et en poids. Cela augmente le rendement, au moins sur cette partie de lâexploitation. Les ouvriers ont un esprit volontaire. MalgrĂ© les Ă©preuves et les souffrances tant physiques que psychologiques, ils continuent de travailler en donnant leur maximum. Câest indĂ©niablement quelque chose Ă prendre en considĂ©ration dans lâoffre que je prĂ©pare. Je me dis que la Shin-Ra a tout intĂ©rĂȘt Ă employer la nĂ©gociation avec ces gens plutĂŽt que la force perdre des ouvriers comme ceux-lĂ , câest Ă termes perdre de lâargent et du rendement. ContremaĂźtre Ribbs. Les derniĂšres prospections qui ont Ă©tĂ© effectuĂ©es sont-elles plutĂŽt enthousiastes sur les rĂ©serves de gemmes dans les sous-sols ? - A vrai dire, on a commencĂ© le travail relativement rĂ©cemment avec la Shin-Ra. Les rĂ©serves sont Ă peine entamĂ©es. Il y a du travail pour plusieurs annĂ©es encore, si on continue sur le mĂȘme rythme. » me il y a un potentiel, des rĂ©serves et une unitĂ© de production dĂ©jĂ en place. Le seul problĂšme, câest lâorganisme qui gĂšre lâensemble. Une idĂ©e se dessine au fur et Ă mesure de ma visite. La Shin-Ra se moque de savoir comment elle perçoit sa marchandise et ses gains, donc je vais lui donner un petit masque et tout le monde nây verra que du feu. Les ouvriers ont lâair de me prendre suffisamment au sĂ©rieux qui plus est. Câest bon signe. Nous finissons la visite des installations, ma foi, trĂšs rudimentaires. Nous ne sommes pas ici sur un niveau de technologie similaire au Vaisseau-MĂšre, câest certain. Nous regagnons la tente principale, dâautres responsables sont prĂ©sents. Le jour commence Ă tomber et le soleil, dĂ©jĂ discret, disparaĂźt peu Ă peu derriĂšre les arbres. Le chef des vigiles, Tony le canard, rentre assez prĂ©cipitamment dans la tente Ă son tour. Il court vers le ContremaĂźtre Ribbs ContremaĂźtre, il y a des gardes de Nottingham qui approchent ! Jâai peur quâils fouillent le coin Ă la recherche de rebelles ! » dit-il, agitĂ©. Les personnes prĂ©sentes sous la tente me regardĂšrent. Certains avec mĂ©fiance, dâautres avec inquiĂ©tude. Le ContremaĂźtre Ribbs mâagrippe le bras soudainement et me tire vers lâarriĂšre de la tente Nous nâavons pas le choix, cachez vous dans ce tonneau et priez pour que ce soit moi qui vienne vous chercher tout Ă lâheure ! » me dit-il, Ă voix basse. Suivant ses consignes, je rentre dans le dos, et je referme le couvercle. Ribbs enlĂšve le bouchon du tonneau pour me laisser de lâair et que je puisse voir un peu ce qui se passe. Je sens quâon me soulĂšve et quâon me porte Ă cĂŽtĂ© de la mine, sur un tas de caisses. Une patrouille de six gardes sâavance dans le camp. Le contremaĂźtre Ribbs et Tony vont Ă leur rencontre. Ils discutent pendant un petit moment. Vu le groin de Ribbs qui remue dans tous les sens, je doute que ce soit une discussion cordiale. Les six gardes sont armĂ©s et ont les visages fermĂ©s, rĂ©solus. Ribbs et Tony sâĂ©cartent, les mineurs, ouvriers se sont arrĂȘtĂ©s de travailler et regarde les invitĂ©s-surprises avec mĂ©fiance. Ils commencent Ă inspecter le camp, ils fouillent quelques caisses et semblent satisfaits dây trouver des gemmes. Je les entends rigoler un peu et⊠Ils se mettent Ă prendre mes gemmes ! Euh⊠Les gemmes de la mine ! Les ouvriers ne font rien, ils regardent les soldats se servir, leurs mines se dĂ©composant au fur et Ă mesure. Ils nâont pas dâautres choix que de subir. Sans la protection de la Shin-Ra, certains se permettent des actes qui auraient Ă©tĂ© punis autrement. Câest lĂąche. Ils se remettent un peu Ă fouiller, Ă la recherche de rebelles. Ils sâapprochent de ma position. Je ne souhaite prendre aucun risque et je me meus comme je peux dans ce tonneau pour lancer un sort. Un Instant Silencieux. Comme cela, ils nâentendront pas ma respiration ou que sais-je encore ? Je les entends parler, ils demandent Ă Ribbs de pouvoir fouiller les caisses. Ouvrir les caisses ? Pour que vous puissiez voler encore ? !- On ne vole pas, on rĂ©quisitionne au nom de Nottingham ! - Câest ça oui ! Et ma femme est une poule aussi pendant quâon y est ?- Tu as un problĂšme avec les poules sale cochon ?!- Seulement avec celles qui se croient tout permis ! - Tu oses tâopposer Ă lâautoritĂ© en place ? Si câest le cas, tu peux dĂ©jĂ dire au revoir Ă tous tes ouvriers ! » finit par dire le capitaine des gardes. Ribbs ne fit pas un mot de plus. Il sait certainement ce que le capitaine suggĂ©rait comme idĂ©e. Etrangement, je ne lui en voulais pas. Je peux comprendre que dans une telle situation, on ne puisse pas vraiment changer le cours des choses. Je me concentre sur mon sort, pour le maintenir. Jâattends, silencieuse et alerte. Je les vois sâapprocher de plus en plus. Je sens mon cĆur qui bat de plus en plus fort. Ce nâest pas vraiment de la peur, plus une forme dâadrĂ©naline qui monte peu Ă peu. Ils ouvrent les premiĂšres caisses, toujours sous le regard du ContremaĂźtre Ribbs et de Tony. Je sens quâils saisissent le tonneau pour le dĂ©placer. Ils le font basculer et le font rouler. Je suis comme dans le rouleau dâune vague, je tourne dans tous les sens, me cognant aux bords. Les gardes sâapprĂȘtent Ă ouvrir le tonneau, je suis mal partie⊠Câest bon les gars ! Pas de rebelles Ă lâhorizon. On rentre Ă Nottingham avant quâils fassent trop sombre ! » cria le capitaine des gardes. Ouf ! Je lâai Ă©chappĂ© belle. Les gardes abandonnent le tonneau et retournent auprĂšs de leur chef et repartent sur le sentier par lequel ils Ă©taient arrivĂ©s plus tĂŽt. Quelques instants plus tard, le ContremaĂźtre Ribbs revient vers moi et ouvre le tonneau en me tendant sa patte Vous pouvez sortir, ils sont partis. » me dit-il, essayant dâĂȘtre rassurant. Je mâextirpe du tonneau comme je peux. Peu ravie de la tournure des Ă©vĂšnements, je ne peux que comme ces gens, subir les conflits locaux. La nuit commence Ă tomber, certains mineurs retournent vers leur maisonnĂ©e tandis que dâautres vivent dans des baraquements lĂ©gĂšrement Ă lâĂ©cart de la mine. Le ContremaĂźtre Ribbs me fait savoir quâil rentre chez lui, emportant un sac de provisions rĂ©cemment arrivĂ©, et quâil reviendra Ă lâaube. Je ne sais pas si câest depuis que la Coalition Noire est Ă lâĆuvre dans la rĂ©gion ou si les lieux sont ainsi depuis toujours, mais la forĂȘt a un aspect inquiĂ©tant, presque menaçant. Câest assez perturbant. Tony propose de mâescorter jusquâaux baraquements oĂč je pourrai passer la nuit. Je le suis, toujours pleines de questions quant Ă la condition des habitants de ce monde. Que mangent-ils ? Comment vivent-ils sans sâentretuer ? Comment font-ils pour parler ? Si je raconte Ă mes parents que jâai discutĂ© avec un canard armĂ© dâune lance et habillĂ© comme un humain, je pense quâils se poseraient de sĂ©rieuses questions quant Ă lâĂ©tat de mon esprit. Les baraquements ne sont pas des habitations luxueuses, loin de lĂ . Les ouvriers qui y vivent sont assez jeunes pour la plupart. Je me penche vers Tony et lui demande Pourquoi la plupart des habitants des baraquements ont lâair plus jeunes que les autres employĂ©s que jâai vu pendant la journĂ©e ? - Ah, beaucoup sont des rĂ©fugiĂ©s Ă vrai dire. La mine est un peu Ă lâĂ©cart des zones rebelles et de Nottingham. Beaucoup de ces jeunes se sont enfuies et sont sans-familles. DâoĂč les baraquements, dâailleurs. Les autres vivent dans la forĂȘt ou proche de la ville. » me rĂ©pondit-il, discrĂštement pour Ă©viter de trop attirer lâattention des travailleurs. Les baraquements sont assez bien entretenus, au vu du contexte. Ici aussi, on surveille la nourriture avec attention, chaque morceau est rationnĂ© pour le bien de tous. Ils me regardent pour la plupart avec des yeux curieux, pour eux aussi cela doit ĂȘtre ĂȘtre original de voir un ĂȘtre comme moi ici. Tony me conduit Ă une salle » vide, avec une couverture au sol, il mâindique que ce sera lĂ oĂč je pourrai dormir cette nuit en attendant le lever du soleil. Câest rustique, mais au moins vous ĂȘtes en sĂ©curitĂ© ici. »Il referme la porte, me donnant un peu dâintimitĂ© et ne souhaitant certainement pas Ă subir mes commentaires sur lâendroit. Au moins, je nâai pas Ă aller fricoter avec les rebelles. Câest dĂ©jà ça. Bien, bien. Installons-nous alors ! Je fais le tour de la piĂšce du regard, il nây a pas vraiment de place pour marcher de toute façon. Je mâassois sur la couverture posĂ©e Ă mĂȘme le sol. Je me remets un peu de la journĂ©e. Je dĂ©tecte une prĂ©sence suspecte, proche. Quelque chose ou quelquâun est proche de la fenĂȘtre de ma petite chambre. On mâespionne ? Moi ? Je sors un des couteaux de ma botte que je garde en main. Je me concentre sur la petite fenĂȘtre, je vais lâouvrir tout doucement. Les bois de la fenĂȘtre se mettent Ă grincer, me signalant que mon pouvoir semble marcher. La fenĂȘtre est ouverte. Jâattends un peu avant de bouger. Rien. Mais je sens toujours une prĂ©sence, soit mes pouvoirs deviennent fous, soit lâindividu ne bouge pas. Je vais aller chercher tiens. Jâessaye de me dĂ©placer silencieusement vers la fenĂȘtre, ce qui est difficilement faisable vu lâĂ©tat du parquet. Je me plaque contre le mur, je risque un Ćil pour regarder dehors rien. Câest bizarre. Je range mon couteau dans ma botte et je sors carrĂ©ment la tĂȘte pour voir. AH ! » sursautai-je, faisant dĂ©sormais face au petit espion. Je me saisis de lui et le fait passer par la fenĂȘtre pour le poser sur le sol de ma chambre. Dites donc ! On espionne les demoiselles dans leurs chambres ? - Nan mais jâai pas fait exprĂšs ! - Tiens donc ! Comment tu tâappelles ? - Noah, madame ! Mais je ne vous espionnai pas, je vous jure ! Ce sont les mineurs qui mâont dit quâil y avait une dame dâun autre monde Ă la mine ! Du coup, jâai voulu voir de mes propres yeux ! » dit le petit espion. Câest un enfant. Un petit corbeau, manifestement. Je remarque que son plumage est sale et quâil a une tenue en mauvais Ă©tat. Ses grands yeux noirs me regardent avec intĂ©rĂȘt, rien de malsain, plus une forme de curiositĂ© enfantine. Je me demande ce quâil pouvait faire bien lĂ , tout seul, dans un camp de mineurs Ă cette heure si tardive. Je retourne mâasseoir sur ma couverture, en lui demandant de faire de mĂȘme. OĂč sont tes parents ? Ils travaillent tard le soir et tu es tout seul ? - Mes parents sont partis, madame, câest le ContremaĂźtre Ribbs qui me lâa dit. - Partis ? Partis oĂč ? - Des messieurs du Sheriff de Nottingham sont venus les chercher il y a plusieurs semaines. Le ContremaĂźtre Ribbs mâa dit quâils avaient des problĂšmes et quâils Ă©taient partis pour longtemps, au-delĂ de la forĂȘt ! » me dit-il dâun ton plutĂŽt enjouĂ©. Je garde mon sourire de façade, mais ce qui ce petit me raconte est absolument dramatique. Ses parents ont dĂ» ĂȘtre arrĂȘtĂ©s et exĂ©cutĂ©s par les autoritĂ©s et ils se retrouvent seuls Ă errer dans le camp de mineurs comme un mendiant. MĂȘme sâil ne prend pas conscience de sa condition actuelle, il souffrira en grandissant. Tu as des oncles, des tantes, des frĂšres ou des sĆurs ? - Nan madame ! Mes parents nâavaient pas beaucoup de famille. Ce sont les contremaĂźtres qui ont acceptĂ© que je puisse habiter dans les baraquements et prendre un peu de nourriture pour moi. - Tes parents travaillaient ici ? - Oui, mon papa Ă©tait mineur et ma maman aidait Ă trier les Attend un instant ici, Noah. » dis-je. Je me lĂšve et je sors de la chambre. Je demande aux mineurs dâune piĂšce voisine sâils ont un peu de nourriture pour moi. Ils me passent avec rapiditĂ© une cruche dâeau et des morceaux de pains avec un petit pot de confiture de fraises des bois. Je les remercie et repart dans ma chambre, oĂč le petit Noah Ă©tire ses ailes en mâattendant. Jâinstalle la nourriture sur un tabouret de bois et je lâinvite Ă approcher Mange ce que tu veux Noah. Je nâai pas trĂšs faim Oh merci, câest gentil ! » dit-il, se jetant presque sur la nourriture. Je me redresse un peu, le laissant manger Ă sa faim. Vu la vitesse Ă laquelle il mange, il doit ĂȘtre vraiment affamĂ©. Je me dĂ©couvre presque sentimentale. Arnaquer des gens peu honnĂȘtes, des riches, des gouvernements, des criminels, des voleurs, des soldats pour mon profit, câest dans mes cordes. Je lâai dĂ©jĂ fait, et je le referai. Arnaquer des gens qui nâont dĂ©jĂ plus rien et Ă peine de quoi manger⊠Je comprends les impĂ©ratifs de la Shin-Ra mais lĂ il y a clairement une situation qui doit attĂ©nuer notre jugement sur eux. Je perdrais la face si jâarnaque ces mineurs et ce pauvre orphelin. Je me tourne vers la fenĂȘtre, que je laisse ouverte pour faire rentrer un peu dâair frais. Je regarde la lune qui monte peu Ă peu comment je vais faire pour rĂ©gler la situation ? Vous venez dâoĂč madame ? » dit le petit misĂ©reux. Il me sort de ma rĂȘverie, je me retourne vers lui. Je lui offre un sourire, et je mâaccroupis prĂšs de lui. Il sâassoit par terre, attendant comme une histoire. Ce nâest pas une histoire triste que je dois lui raconter, sinon ce petit ne sâen sortira jamais. Je viens dâun monde qui sâappelle les Terres du Dragon. Mon pays est la Chine. Nous adorons la nourriture et nous combattons les mĂ©chants Huns qui essayent de nous envahir. Nous aimons raconter des histoires sur les prouesses de nos guerriers ! Mon papa Ă moi est marchand et ma mĂšre fait des tissus Oh câest trop bien ! Cela ressemble Ă quoi la Chine ? - Bonne question, Noah. La Chine est un pays qui a de nombreux paysages, il y a la mer, les montagnes, les vallĂ©es et des fleuves ! Dans le sud, il fait trĂšs chaud et humide, tandis quâau nord il fait trĂšs froid lâhiver, trĂšs chaud lâĂ©tĂ© ! Les maisons sont faites en pierres, en bois et en tuiles ! - Et vous avez aussi un vilain Sheriff qui vient embĂȘter vos parents ? - Non. Enfin, si. Mais il ne sâappelle pas Sheriff chez nous, on lâappelle le Percepteur des ImpĂŽts ». Il vient pour nous demander de payer les taxes, mais il est moins mĂ©chant quâici. - Tu es venue ici pour nous aider ? - Hum⊠En quelque sorte, oui. - Comment tu vas faire ? - HĂ© bien⊠Je vais essayer de proposer des solutions aux contremaĂźtres et sâils sont dâaccord, on pourra peut-ĂȘtre amĂ©liorer la vie de tout le monde. - Et pourquoi tu fais ça madame ? - Pour⊠Hum⊠Câest mon travail, voilĂ ! » rĂ©pondis-je, lĂ©gĂšrement gĂȘnĂ©e par la derniĂšre question. Il acquiesce, toujours avec les yeux grands ouverts. Cette affaire va ĂȘtre compliquĂ©e Ă rĂ©soudre. Je vais essayer de me reposer pour que les nĂ©gociations commencent le plus rapidement possible demain. Noah, tu as quelque part oĂč dormir ? » demandai-je, avec ton sĂ©rieux mais pas trop autoritaire, je ne souhaite pas lâeffrayer. Il baisse la tĂȘte et les plumes. Je pense que jâai ma rĂ©ponse. Mets-toi sur la couverture Noah, tu dors ici ce soir. Va te coucher, il est tard pour un petit comme toi ! »Il sautille pendant quelques et sans mots, il se pose sur la couverture. Fermant les yeux. Je ferme la fenĂȘtre et je me couche prĂšs de lui. Quand je pense que je vais dormir avec un bĂ©bĂ© corbeau qui parle. Quel monde Ă©trange. Je reste Ă©veillĂ©e pendant une bonne partie de la nuit, je veille en partie sur le petit mais je pense surtout Ă ma mission. Je pense avoir une petite idĂ©e lâactionnariat. Jâai entendu parler de cela Ă Illusiopolis les employĂ©s deviennent actionnaires de la compagnie et donc ont des dividendes lorsque la mine vend plus. Lâapport de dĂ©part pourra ĂȘtre fourni avec ce que les mineurs ont gagnĂ© depuis la mutinerie. Cela coĂ»tera un peu plus chĂšre Ă la Shin-Ra mais entre cela et perdre tous les profits Ă©ventuels, ce petit sacrifice ne devrait pas entacher la survie de lâentreprise. La nuit se finit calmement. Le jour se lĂšve. Jâentends des bruits dans les baraquements, tout le monde se lĂšve pour une nouvelle journĂ©e de travail. Jâen profite pour me refaire une petite beautĂ©. Je jette un coup dâĆil Ă Noah. Câest la premiĂšre fois que jâĂ©prouve autant de pitiĂ© pour des personnes dans ce genre de situations. Je mâaccroupis et je commence Ă lui nettoyer un peu les plumes avec le peu de moyens que jâai sous la main. Il se dĂ©bat vainement, il sait quâil ne peut Ă©chapper Ă mon emprise ! Une fois la toilette faite, je sors des baraquements avec Noah Ă la recherche de Ribbs. Nous croisons Tony qui nous indique que Ribbs nous attend dans la tente principale, la mĂȘme quâhier, avec les autres contremaĂźtres. Ils sont prĂȘts Ă recevoir mon offre. HĂ© bien, câest le moment de briller pour mes fameux talents de nĂ©gociatrice. Ne riez pas. Je fais ce que je peux pour survivre dans cet univers. Je mâapproche de la tente, je demande Ă Noah de mâattendre Ă lâentrĂ©e. Câest pour les grandes personnes Ă lâintĂ©rieur. Je rentre. Il y a dix contremaĂźtres autour de la table, dont Ribbs. Ils ont lâair sĂ©rieux et concernĂ©s. Lâair est Ă©lectrique. Jâai intĂ©rĂȘt Ă ĂȘtre convaincante, sinon câest fini pour la mission. Silencieuse, je mâassois sur la chaise qui me semble dĂ©signĂ©e. Je garde la tĂȘte haute et un lĂ©ger sourire. Il ne faut absolument pas laisser paraĂźtre une quelconque once dâanxiĂ©tĂ©. Nous vous Ă©coutons, madame. » dit Ribbs, le groin sec. Je repris ma respiration. Je regarde tour Ă tour chacun des individus. Je sors mon Ă©ventail, certains le regardent avec intĂ©rĂȘt, dâautres prĂ©fĂšre se concentrer sur moi. Messieurs les contremaĂźtres, laissez-moi dâabord le plaisir de me prĂ©senter. Je suis Madame Song, je viens dâun autre monde. Je suis une femme dâaffaires et votre situation actuelle, attirante Ă©conomiquement mais dĂ©sastreuse en termes de niveau de vie, me force Ă devoir changer lâoffre initiale que jâavais en tĂȘte en venant vous voir. Je souhaitais auparavant vous proposer un contrat standard, uniforme, presque semblable Ă celui que vous aviez avec votre ancien employeur. Cependant, au vu des Ă©lĂ©ments nouveaux que jâai pu constater de mes propres yeux, je souhaite vous offrir une autre alternative. Lâactionnariat. Quâest-ce que câest et comment le mettre en place ? Câest trĂšs simple. Vous allez utiliser lâargent quâil vous reste pour investir dans votre mine et devenir une entreprise indĂ©pendante. Jâinsiste sur le cĂŽtĂ© indĂ©pendance », messieurs. Cet argent, tous les employĂ©s devront le donner Ă cette nouvelle entreprise, devenant des actionnaires. Cela veut dire que lorsque la mine engrange des bĂ©nĂ©fices, vous gagnez une prime en plus de votre salaire actuel. Cependant, comment touchez-vous lâĂ©quivalent de votre salaire si la Shin-Ra ne vous paie plus ? Câest trĂšs simple. Je vous propose de devenir mes partenaires commerciaux toutes vos marchandises devront ĂȘtre envoyĂ©es Ă un lieu de livraison, sur un autre monde appelĂ© Illusiopolis, Ă lâadresse de lâentreprise Nirash ». Cette entreprise achĂštera toutes vos marchandises et vous vous servirez de cet argent pour payer vos salaires et touchez vos dividendes. Nirash a un partenariat de transports avec la Shin-Ra, donc vous nâaurez quâĂ suivre les procĂ©dures logistiques prĂ©cĂ©dentes. De plus, au nom de Nirash, je pense que nous pouvons faire en sorte de vous accordez des vivres pour vous et vos familles gratuitement, le temps que les mois sombres que vous traversez sâachĂšvent. Je me doute que vous vous attendiez Ă plus, mais je ne peux pas aller au-delĂ que cette proposition. » finis-je par dire. Je mâappuie sur mon dossier de chaise, attendant leurs rĂ©actions. Ils murmurent entre eux, je nâentends pas tous les mots. Les discussions sont animĂ©es et toutes semblent convergĂ©es jusquâaux oreilles de Ribbs. Ce dernier se redresse de sa chaise, dans un lourd silence. Il respire bruyamment par son groin et finit par mâadresser ces mots Madame Song. Nous sommes ravis que vous ayez pris en compte notre situation douloureuse. Nous pensons que votre proposition est raisonnable et responsable. Rick a Ă©crit ce que vous nous avez proposĂ©, nous nâavons plus quâĂ signer. » dit-il, dâun ton un peu plus enjouĂ© quâhier bien que toujours un peu meurtri par les Ă©vĂšnements. On me fait passer le fameux contrat, Ă©crit de maniĂšre trĂšs rudimentaire. Au moins, il nây a pas dâarnaques cachĂ©es. Je le relis pour la forme, et je signe au nom de la Nirash. Cette blague. Nous continuons Ă discuter calmement, les contremaĂźtres Ă©tant satisfaits dâavoir de nouveau un peu dâespoir en lâavenir. Ribbs me raccompagne Ă la sortie de la tente. Il me salue amicalement et me laisse repartir. Je commence Ă mâĂ©loigner pour retourner dans les bois, lorsque je sens quelque chose tapoter ma botte. Alors, Madame ? Cela sâest bien passĂ© ? » dit Noah, le petit corbeau. Je lâavais oubliĂ© ce petit. Quâest-ce que je peux bien lui dire ? Je suis tiraillĂ©e entre mon esprit professionnel et mon cĆur. Pour une fois quâil exprime quelque chose suffisamment fort pour lutter contre ma raison. Oui, Noah. Normalement, vous devriez tous aller mieux dâici quelques temps⊠Mais fait attention aux rebelles et aux gens de Nottingham quand mĂȘme. Ils ne sont pas tous gentils. Je dois rentrer chez moi. JâespĂšre que je te reverrai un jour ! » dis-je, assez rapidement avant de continuer ma ne dois pas me retourner, je ne dois pas me retourner, je ne dois pas me retourner. Je commence Ă incliner la tĂȘte⊠Non, je dois retrouver Francis et rentrer. Vite. Je marche rapidement dans la forĂȘt, remontant ma prĂ©cĂ©dente piste. Au bout dâune heure et demie, je retrouve Francis, torse nu, bide Ă lâair en train de bronzer au milieu de la clairiĂšre. Me voyant arriver, il remet vite ses vĂȘtements et monte en vitesse dans le vaisseau. Il craint certainement que je lui fasse un rapport de mission peu valorisant. Tout sâest bien passĂ© ?- Plus ou moins. La mission est Ah super ! Allez, on rentre au bercail. Jâai plus de biĂšres, ça commençait Ă me manquer. - Il y avait quatorze bouteilles de biĂšres dans le vaisseau au dĂ©collage Francis. - Ne me jugez pas, Madame. » dit-il, un peu honteux. CâĂ©tait la premiĂšre fois que Francis mâappelait Madame. Il y a un dĂ©but Ă tout, mĂȘme au respect. On dĂ©colle lentement et nous nous mettons Ă survoler les bois. Nous commençons Ă prendre de lâaltitude. Francis. - Oui ? - Faites demi-tour. Emmenez-moi Ă la mine. - Quoi ? Mais pour faire quoi ? -Jâai dit Faites demi-tour. ». » rĂ©pondis-je, avec un ton sec. Il fait finalement demi-tour et nous retournons Ă la mine, cette fois-ci beaucoup plus proche. Je sors du vaisseau Ă peine posĂ© et je cours en direction de la mine. Jâaperçois Noah, il est assis dans lâherbe et il semble attendre que quelquâun vienne le chercher. Je me cache derriĂšre un buisson. Je fais exprĂšs de faire un peu de bruit, il remarque le buisson bouger. Il se lĂšve et sâapproche, curieux. Il finit par me voir et sautille en lâair avec ses petites ailes ! Allez vient ! Je vais tâemmener voir des gens trĂšs gentils ! Ils vont prendre soin de toi ! »Nous retournons au vaisseau de Francis. Nous dĂ©collons de nouveau, en route pour le Vaisseau-MĂšre. Cependant, je demande Ă Francis de tricher un peu et de passer par les Terres du Dragon avant. Francis ne comprend pas trop et il mâemmĂšne comme prĂ©vu. Nous nous rendons Ă la capitale, lĂ oĂč se trouve ma rĂ©sidence. Je cache le petit Noah et je lâemmĂšne Ă ma demeure oĂč je retrouve Xupeng, lâeunuque de ma famille qui est ravie de me voir. Il va rester ici quelques temps et il va devoir sâen occuper. Surpris de la nature du petit ĂȘtre, je lui raconte son histoire et il est aussi touchĂ© que moi. Xupeng reste surpris, il se rend bien compte que câest un acte de clĂ©mence de ma part. Chose qui nâĂ©tait pas arrivĂ©e depuis longtemps maintenant. Nous organisons un repas, avec Francis et le petit Noah. Quelques heures plus tard, nous repartons au Vaisseau-MĂšre. Francis et moi, nous commençons Ă nous connaĂźtre un peu et malgrĂ© nos conflits habituels, nous estimons avoir au moins fait quelque chose de juste, pour une fois.
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C1 EntrĂ©e secrĂšte Les ronces et les chardons, dĂ©jĂ si denses dans le Bois-aux-Orties, sont encore plus touffus ici, prĂšs de la cĂŽte. Ils ne sont pas assez Ă©pais pour Ă©touffer complĂštement le son des vagues qui se brisent sur le rivage invisible Ă lâouest mais ils le sont bien assez pour boucher la vue et bloquer lâaccĂšs Ă la cĂŽte. Il y a peu dâarbres si prĂšs de la mer mais les ronces sont parfois assez hautes pour les remplacer ici, elles mesurent prĂšs de six mĂštres de Tunnel de Chardon Un tunnel dâun mĂštre vingt de haut serpente entre les ronces et les orties. Le sol est fait de terre battue mais de maigres touffes de plantes sâobstinent Ă pousser Trou Hurlant Trois tunnels de chardon dĂ©bouchent sur une large piĂšce aux allures de caverne. Au-dessus, la canopĂ©e Ă©pineuse est assez fine pour que lâon puisse entrevoir le ciel tandis que le sol est fait de terre piĂ©tinĂ©e. Ă lâouest, le bruit lointain du ressac rĂ©sonne au fond dâun gouffre. Hendamar connait bien l'endroit pour y ĂȘtre tombĂ© et y avoir effrontĂ© un Bunyip avant que ses camarades le Nid des rĂ©fugiĂ©s Cette piĂšce de neuf mĂštres de diamĂštre au plafond bas empeste la fumĂ©e. Au centre, un feu couve dans une fosse peu profonde tandis que neuf nids de roseaux et de feuilles sont alignĂ©s contre les Chenil des chiens gobelin Le sol et les murs de cette piĂšce qui sent le renfermĂ© sont couverts de touffes de fourrure rĂȘche et emmĂȘlĂ©e. Des os rongĂ©s traĂźnent un peu partout et une douzaine de pieux en bois sont fichĂ©s dans le sol prĂšs des TaniĂšre de Crocs-HĂ©rissĂ© Une odeur mielleuse et musquĂ©e flotte lourdement dans lâair. Un nid emmĂȘlĂ© de fourrure rouge et noire se trouve Ă lâ Antre de Gogmurt Un entrelacs de lianes pend du plafond Ă©pineux de cette piĂšce et une collection de crĂąnes dâoiseau, de cĂŽtes, de dents et autres dĂ©corations macabres pend au bout de chacune dâelles. Par endroit, les lianes descendent jusquâau sol. Au sud, il y a un grand nid dâorties et de plantes Ă©pineuses entourĂ© dâun halo dâoiseaux et de rats morts Ă moitiĂ© dĂ©vorĂ©s qui indique que, quelle que soit la crĂ©ature qui dort lĂ , elle mange dans son Poste de Guet Trois de ces passages sont fermĂ©s aux deux extrĂ©mitĂ©s par une porte en chardon et permettent aux gobelins de garder un oeil sur la mer qui entoure leur repaire au nord. Cependant, lâassaut sur Pointesable a diminuĂ© la population gobeline et ces postes de guet sont actuellement Pont de Corde Un pont de corde enjambe le gouffre qui sĂ©pare la falaise dâune Ăźle ronde au sommet aplati, Ă une vingtaine de mĂštres au nord. DâĂ©pais buissons dâorties et de ronces poussent ça et lĂ sur lâĂźlot mais la caractĂ©ristique la plus marquante du paysage est sans conteste une plaissade de bois dâun Ă©tage. Deux tours de guet de neuf mĂštres de haut gardent la façade sud. Le pont en lui-mĂȘme est constituĂ© de corde usĂ©e et de planches de bois. Cette chose craque et oscille au grĂ© du vent, vingt cinq mĂštres au-dessus de lâĂ©cume bouillonnanteC10 Pic-Chardon La palissade est faite dâĂ©pais morceaux de bois. Si on lâinspecte de plus prĂšs, on se rend compte que la plupart dâentre eux ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ© sur des bateaux quelques plaques portant un nom du navire sont encore accrochĂ©es au bois tandis que certains poteaux semblent avoir servi de Salle des TrophĂ©es Le sol de cette piĂšce est fait de terre battue, comme si les constructeurs Ă©taient tombĂ©s Ă court de bois aprĂšs avoir bĂąti les murs et le toit ou comme sâils nâavaient tout simplement pas eu lâidĂ©e de faire un plancher. Plusieurs tĂȘtes de chevaux et de chiens maladroitement empaillĂ©es sont accrochĂ©es au mur est, tandis quâune grande paire dâailes aux plumesnoires est clouĂ©e sur le mur sud avec des RĂ©serve de nourriture Cette rĂ©serve est Ă moitiĂ© pleine de caisses, de tonneaux et de grands sacs de grain. Il y a un petit trou au bas de lâun des tonneaux qui laisse Ă©chapper des cornichons et du vinaigre, emplissant la piĂšce dâune curieuse odeur Voleurs de cornichons Une volĂ©e de marches en bois mĂšne Ă une trappe dans le plafond, situĂ©e neuf mĂštres plus Caserne Les murs de cette piĂšce sont brodĂ©s de six misĂ©rables lits superposĂ©s, Ă peine mieux que des hamacs suspendus Ă un cadre branlant. Ils sont tous recouverts de couvertures infestĂ©es de vermine et garnis dâun tas de paille servant dâoreiller Tour de garde orientale Cette tour Ă ciel ouvert offre une excellente vue sur les alentours. Les gobelins qui gardent cette tour ne sont pas aussi irresponsables que les voleurs de cornichons mais ce ne sont pas non plus des champions de lâ Cours d'entrainement Câest une large cour Ă ciel ouvert. Ăa et lĂ , des touffes dâherbe abondamment piĂ©tinĂ©es persistent Ă vouloir pousser dans la terre battue, tachĂ©e de sang par endroit ou labourĂ©e de sillons. Au nord, des formes qui ressemblent Ă deux gobelins morts sont affalĂ©es devant la porte dâune RĂ©serve Des Ă©tagĂšres pleines dâoutils rudimentaires et de filets ainsi que de selles et de harnais pour chiens gobelins tapissent les murs de cette piĂšce. Dans le coins nord-est, une cage de bois en forme de L contient des dizaines de Cheval enfermĂ© Quelquâun a clouĂ© la porte de cette annexe et mĂȘme clouĂ© des planches supplĂ©mentaires en travers mais elle est fendue par endroits. Deux gobelins morts, la tĂȘte Ă©crasĂ©e par quelque chose de lourd, gisent par terre devant la porte. Leur corps pourris sont couverts de Salle du TrĂŽne Cette grande salle du trĂŽne est dĂ©corĂ©e de fourrures accrochĂ©es aux murs, en majoritĂ© des peaux de fourrure-ardent rouges et noires mais il y a aussi quelques pelisses de chien et quelques peaux ressemblant Ă celle dâun cheval. Quatre piliers carrĂ©s en bois soutiennent le plafond. Ils sont hĂ©rissĂ©s de dizaines de pointes de mĂ©tal, les plus basses Ă©tant ornĂ©es de dizaines de mains tranchĂ©es Ă divers stades de dĂ©composition. Au nord-est, un trĂŽne couvert de fourrures de chien et de peaux de cheval se dresse sur une estrade de bois. Des crĂąnes de chiens dĂ©corent les accoudoirs et un crĂąne de cheval surplombe le dossier du RĂ©serve de nourriture Cette boucherie Ă lâodeur ignoble est un immonde affront aux cinq sens. Des gigots de viande mal fumĂ©e pendent du plafond sur des crochets ou sâentassent dans des caisses et sâempilent mĂȘme dessus. Dans certains cas, il semble quâil sâagisse de viande de chien ou de cheval mais dans lâensemble, les piĂšces prĂ©sentent un aspect bien trop familier on trouve des pieds, des mains ou des visages grimaçants... C21 Armurerie Cette piĂšce est petite armurerie contenant des armes rudimentaires en majoritĂ© des tranchechiens et des arcs courts et quelques armures de cuirs cloutĂ©es adaptĂ©es Ă la taille des gobelins ainsi que de petits boucliers cabossĂ©s. Deux Ă©tablis se dressent au Salle de rĂ©union Une table ronde et quelques chaises sont les seuls meubles de cette Chambre du Chef Plusieurs tapis en peau de chien ou de cheval sont disposĂ©s sur le sol en terre de cette piĂšce. Une impressionnante collection de fers Ă cheval est clouĂ©e au mur nord. Ă lâest, une vieille chaise rembourrĂ©e est abandonnĂ©e devant un bureau qui dut ĂȘtre autrefois une antiquitĂ© de prix. Au nord-ouest, il y a un lit Ă baldaquin avec des draps de soie et une tĂȘte de lit qui reprĂ©sente des satyres et des nymphes gambadant dans la forĂȘt. Les draps sont crottĂ©s de terre tandis que la tĂȘte de lit est abĂźmĂ©e et Salle du trĂ©sor Cette petite piĂšce Ă lâodeur infecte ne renferme rien de plus quâun trou dans le sol, bordĂ© de dĂ©chets et de Caverne sous-marine Cette entrĂ©e mĂšne aux grottes marines sous le labyrinthe de chardon est immergĂ©eC26 Seconde caverne sous-marine Contrairement Ă lâentrĂ©e situĂ©e en C25, celle-ci reste au dessus du niveau de lâeau mĂȘme Ă marĂ©e haute mais il nây a pas de corniche qui permette de descendre dans la grotte Antre du Bunyip La grotte scintille et des oursins, des anĂ©mones et autres formes de vie aquatique donnent un air vivant aux murs luisants dâhumiditĂ©. Le plafond de la caverne sâĂ©lĂšve en un dĂŽme naturel, trois mĂštres au-dessus de la surface de lâeau, dâoĂč sâĂ©lĂšve une cheminĂ©e dâun mĂštre cinquante de large. Ici, lâeau est bien moins agitĂ©e mais elle est loin dâĂȘtre calme. Une corniche dâun mĂštre cinquante de large et de quatre mĂštres cinquante de long se situe juste au dessus du niveau de lâeau, au sud de la Salle des fĂȘtes abandonnĂ©es Une unique lanterne pend Ă un crochet sur le mur nord, lĂ oĂč les escaliers descendent dans la piĂšce. Plusieurs portes branlantes donnent sur cette piĂšce et quelques fourrures de chiens sont abandonnĂ©es dans le coin Harem du Chef Des dizaines de coussins miteux, dâoreillers bosselĂ©s et de fourrures de chien fripĂ©es gisent en tas dans la moitiĂ© sud de cette piĂšce qui dĂ©gage un mĂ©lange nausĂ©abond dâodeur de vinaigre et de fleurs Nursery des Gobelins Les murs de cette piĂšce sont bordĂ©s de petites cages en bois qui contiennent toutes un monticule de paille Chambre de Tsuto Cette piĂšce est propre et bien rangĂ©e. Une pile de papier repose sur une petite commode au sud-ouest avec un morceau dâobsidienne comme presse-papier tandis quâau nord-est se trouve un lit bien Chambre d'Orik De nombreux indices montrent que cette chambre individuelle est habitĂ©e. Les draps sont froissĂ©s, dĂ©faits et on aperçoit les restes dâun repas fait de pain et de saumon fumĂ© sur la table de nuit. Quelques vĂȘtements sales se trouvent au pied du Appartement de Lyrie Bien que cette piĂšce soit bien propre et brillamment illuminĂ©e par une torche Ă©ternelle posĂ©e sur la table de nuit, son dĂ©cor spartiate ne permet pas de savoir si quelquâun y vit Chambre de Bruthazmus Il flotte une lĂ©gĂšre odeur de moisi dans cette piĂšce. Le lit est couvert de poils gris et noirs emmĂȘlĂ©s. Des taches de sang souillent le sol de pierre tandis quâun amas macabre de pattes dâoiseau sâamoncelle au pied du Chambre de Nualia Cette grande piĂšce semble avoir deux fonctions. Au nord, on trouve un Ă©lĂ©gant lit garni de draps de soie tandis quâau sud, un bureau et une chaise, Ă©clairĂ©s par une lanterne, constituent un coin de travail Atelier Des caisses, des tonneaux et des tas de dĂ©chets de toutes sortes sâentassent contre les murs. Au nord, on entend le fracas des Terrain de chasse du tentatmort Le sol de cette caverne a lâair Ă©trangement poli et lisse. Ă lâest, un Ă©pais rideau de lianes et dâorties couvre une vaste ouverture donnant sur le golf de Antre du Tentamort Des dizaines dâĂ©tranges cadavres sont Ă©parpillĂ©s dans la piĂšce. La plupart des corps appartiennent Ă des oiseaux marins et des balbuzards mais il y a Ă©galement six gobelins. Il ne leur reste que la peau et les os, comme si les muscles et les organes internes avaient Ă©tĂ© aspirĂ©s Ă lâextĂ©rieur, ne laissant quâun squelette drapĂ© dâune peau caoutchouteuse qui pourrit petit Ă Prison Le mur sud de la piĂšce abrite une rangĂ©e de six cellules aux portes de fer. Le reste de la piĂšce est, Ă lâĂ©vidence, une salle de torture un chevalet se dresse contre le mur du fond, une vierge de fer est posĂ©e au nord et du feu couve dans une fosse juste sous une cage hĂ©rissĂ©e de pointes suspendue au plafond par une chaĂźne qui oscille dans le coin Antre de Brunkel Un nid poussiĂ©reux fait de chiffons, de peaux de chiens et de paille occupe le coin est de la piĂšce. Des tenailles, des crochets, des pinces, des scies et des couteaux sâentassent sur un long Ă©tabli qui court le long du mur EntrĂ©e de la Chapelle Deux larges portes de pierre sâouvrent dans le mur ouest et leurs battants sont gravĂ©s de scĂšnes ignobles montrant des monstres difformes se frayant un chemin Ă coup de griffes hors du ventre de femmes enceintes de toutes Chapelle de Lamashtu Des bĂ©nitiers de pierre contenant une eau sombre et Ă©cumeuse demeurent au nord et au sud de lâentrĂ©e orientale et deux rangĂ©es de piliers jumeaux courent sur toute la longueur de la piĂšce. Ă lâextrĂ©mitĂ© ouest, quelques marches de pierre sâĂ©lĂšvent jusquâĂ une plate-forme Ă une soixantaine centimĂštres du sol. Les murs qui entourent cette plate-forme sont Ă©clairĂ©s par des braseros suspendus qui dĂ©gagent une fumĂ©e rougeoyante, baignant la piĂšce dâune lueur Ă©carlate malsaine. Cette lumiĂšre sanglante irradie sur les bas reliefs reprĂ©sentant dâinnombrables monstres qui se nourrissent dâhumains en fuite. Un autel trapu en marbre noir Ă la surface parsemĂ©e de fragments dâos et de cendres se tient devant une statue de trois mĂštres de haut. Cette sculpture reprĂ©sente une femme nue enceinte, aux formes parfaites, qui brandit un kukri dans chacune de ses mains griffues et possĂšde une longue queue reptilienne, des pieds qui se terminent par des serres dâoiseaux et une de chacal Ă trois yeux et Ă la langue fourchue. Le kukri gauche brille dâune lueur orange vacillante tandis que le droit Ă©met une froide lueur Galerie d'Art des Gobelin Le pied des murs de cette piĂšce vide est couvert de dessins grossiers tracĂ©s avec de la boue, du sang et de la peinture sur une hauteur dâun mĂštre vingt. La plupart des illustrations montrent des gobelins engagĂ©s dans des actes de violence contre des humains, des chevaux ou des chiens. Sur le mur nord, il y a un dessin trois fois plus grande et trois fois plus complexe que les autres gribouillis. Il montre Pic-Chardon vu de profil, la palissade des gobelins perchĂ©e dessus comme une couronne. Au centre de lâimage, on a dessinĂ© une grotte et quelque chose, qui ressemble Ă un gobelin musculeux aux yeux de serpent rĂŽdant Ă lâintĂ©rieur, un tranchechien dans chacune de ses mains griffues. Si lâon en croit lâĂ©chelle donnĂ©e par lâensemble du dessin, ce gobelin doit mesurer dans les neufs Salle de commandement Une table entourĂ©e de chaises occupe la majoritĂ© de cette piĂšce. Un tableau en ardoise accrochĂ© au mur nord est couvert de gribouillis Ă la craie mais la carte de Pointesable que lâon a soigneusement tracĂ©e dessus ne laisse aucun doute sur lâutilitĂ© de lâendroit câest ici que le rĂ©cent raid sur Pointesable a Ă©tĂ© Salle de recherche Une grande table de travail en bois demeure au centre de la piĂšce, couverte de parchemins, de livres, de tablettes de pierre marquĂ©es de runes hĂ©rissĂ©es et de fragments de gravures qui semblent avoir Ă©tĂ© arrachĂ©s Ă des statues et des bas-reliefs. Au nord, des Ă©tagĂšres grimpant du sol au plafond croulent sous le poids de pioches, de pelles, de brosses, de lanternes et autres matĂ©riaux que lâon sâattend Ă trouver sur un site archĂ©ologique.
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